Ces tombants rocheux constituent de véritables paysages sous-marins, à forte valeur patrimoniale.

© Yves Gladu – Office français de la biodiversité
Les roches « circalittorales » se rencontrent globalement à partir de 20 m de profondeur. Avec la diminution de la lumière, la flore se raréfie pour laisser place à des espèces de faune fixée qui colonisent les substrats rocheux (éponges, gorgones, ascidies, roses de mer…).
L'Iroise et le sud Bretagne se caractérisent par la présence exceptionnelle du Corail arborescent jaune Dendrophyllia cornigera.
Quelle importance pour la pêche ?
Les récifs accueillent une diversité de faune fixée et attirent de nombreuses espèces mobiles. L’accore de la roche est souvent recherché par les pêcheurs.
© Yannis Turpin – OFB La langouste rouge affectionne cet habitat où elle se cache durant son repos diurne. Après avoir presque disparu dans les années 80, elle a reconquis les eaux bretonnes depuis quelques années, grâce à plusieurs programmes de suivi et restauration mis en place par les professionnels.
© Erwan Amice Pour les raies et les roussettes, les gorgones sont des supports de ponte parfaits.
• Accrochage et ragage accidentel par les engins traînants, et arrachage de la faune fixée par les filets ou lignes qui s’y accrochent, sont des menaces pour ces milieux. • Arts traînants : éviter de pêcher à proximité immédiate des récifs, pour limiter les risques d'avaries, de croches et d'arrachage de faune fixée.
© DR
Parole de pêcheur
• La durée d'immersion autorisée des filets est limitée : relève quotidienne pour tous les filets, sauf pour les filets de maillage ≥ 220 mm (3 nuits maximum).
• Langouste rouge : la remise à l'eau des femelles grainées est obligatoire et la taille de capture est de 11 cm en Bretagne, afin de préserver les femelles matures et de pérenniser le stock.
• Les tourteaux et araignées clairs doivent être remis à l’eau. Être attentif aux évolutions réglementaires concernant la pêche de la langouste rouge (modifications annuelles liées à l'évolution de l’état du stock et des données scientifiques).
• Arts dormants : éviter de poser les engins à proximité immédiate des récifs, en cas de forts courants et de houle pour limiter les risques d'accroche.
• Remettre à l'eau les femelles grainées de homard.
• Signaler aux comités les captures de langoustes ou homards marqués
– CDPMEM des Côtes-d'Armor : 02 96 20 94 18
– CDPMEM du Finistère : 06 30 30 55 23 (ou 02 98 10 58 09).
« Avec les filets nous essayons d'impacter le moins possible pour protéger la faune fixée et préserver les engins de pêche. L'utilisation de filets à grandes mailles permet de limiter le contact avec le fond.
Nous choisissons les conditions de filage pour limiter les risques d'accroche des filets avec la faune : par coefficient de marée inférieur à 70, au moment de l'étale lorsque le courant est réduit et en évitant les jours de forte houle.
Au chalut, nous travaillons essentiellement dans des zones sableuses, puisque les roches et coraux sont aussi synonymes d'avaries. Nous notons toutes les roches, croches, carcasses ou fonds durs sur l'ordinateur afin de bien connaître leur localisation. Nous ne voyons que très rarement des coraux ou gorgones dans le chalut.
Notre intérêt est de préserver l'habitat naturel des poissons si nous voulons qu'ils reviennent et se reproduisent correctement. »
Vincent Cadren
Patron du navire polyvalent l'Hyperbole, à Locquémeau.