Ils occupent une place essentielle au sein de l'écosystème.

© Antoine / Adobe Stock
Du littoral jusqu'au large, les côtes bretonnes accueillent une très grande diversité d'oiseaux marins, sédentaires ou migrateurs, nicheurs ou non. Leurs eaux poissonneuses sont des zones primordiales pour l'alimentation des différents oiseaux marins, comme le Fou de Bassan, le Cormoran huppé ou le Puffin des Baléares. Certains sont capables de plonger à plus de 30 m de profondeur pour s'alimenter (Guillemot de Troïl, Pingouin torda, Macareux moine) et d'autres (Océanite tempête, Sternes, Goélands…) capturent en surface lançons, sprats et autres espèces « fourrage ».
Quelle importance pour la pêche ?
Ce sont les alliés des pêcheurs pour repérer certaines espèces de poissons.
VOIR L’EXPO PUFFIN DES BALÉARES
Le Puffin des Baléares © David Lédan Il existe plusieurs espèces de Puffins sur la façade Manche / Atlantique : le Puffin des Anglais est la seule espèce à nicher en Bretagne aux Sept Îles, à Molène et Houat. Le Puffin des Baléares, observé en Bretagne entre mai et octobre, se reproduit exclusivement aux Baléares. Les pêcheurs bretons engagés au sein du Plan National d’Actions pour le Puffin des Baléares • Perte de leurs habitats, dérangement par les activités humaines (surtout au niveau des colonies), pollution marine (hydrocarbures, déchets), diminution des ressources alimentaires, réchauffement climatique et prédation des œufs, affectent fortement les oiseaux marins. Participer à la collecte de données est essentiel pour améliorer les connaissances :
© Astrid Hirsch – CRPMEM Bretagne
Parole de pêcheur « On observe les chasses de goélands et de Fous de Bassan, ce sont des indicateurs de choix pour repérer les bancs de poissons, notamment quand on cible le thon au large. »
Avec un déclin de population de 14% par an, le Puffin des Baléares est l’oiseau marin le plus menacé d'Europe. L'extinction de l'espèce est prédite dans 60 ans ! La Bretagne a un rôle majeur à jouer dans sa préservation, car des milliers d'individus viennent se nourrir dans les eaux côtières, notamment dans le Mor Braz, en Iroise et en baie de Saint-Brieuc.
Un plan national d'actions (PNA) pour cette espèce est en cours de rédaction. Il vise à approfondir les connaissances (interactions avec les engins de pêche) et à mener des actions de préservation de l'espèce (prévention des captures accidentelles). Il a également pour objectif de réduire les pressions émanant de la pêche de plaisance, des parcs éoliens en mer, des activités de loisirs…
• Les captures accidentelles constituent la principale problématique liée à la pêche professionnelle. Les espèces plongeuses peuvent être particulièrement vulnérables aux filets dans les faibles profondeurs, ainsi qu’aux palangres et la bolinche.• Toutes les espèces d'oiseaux marins sont protégées en France. Elles sont également d'importance au titre de la Directive Natura 2000 « Oiseaux » et de plusieurs conventions internationales.
Certaines zones d’interdiction spatiale existent pour les protéger (Sept-Îles, Iroise, île des Moutons, golfe du Morbihan, …) : se renseigner sur les restrictions locales.
• En navigation, contourner les radeaux (=regroupements) d’oiseaux pour éviter les envols.
• Ne pas filer les engins de pêche dans les radeaux d'oiseaux, et à proximité des îlots de nidification au printemps et en été.
• Privilégier la pêche de nuit, particulièrement pour les palangres de surface.
• Sur l'estran, rester à distance des groupes d’oiseaux qui s’alimentent ou qui sont en reposoirs pour éviter les envols répétés, ne pas laisser divaguer son chien.
• Via OBSenPECHE, en signalant les observations d'oiseaux, notamment le Puffin des Baléares, et en déclarant les captures accidentelles,
• En embarquant ponctuellement des observateurs indépendants,
• En répondant aux enquêtes,
• En étant volontaire pour tester des techniques limitant les captures accidentelles (effarouchement, types d’appâts, lest des lignes…).
« On a toujours observé les oiseaux, ils nous apprennent beaucoup de choses sur ce qu'il se passe sous l'eau. Quand on pêche au bao (palangre) proche des côtes, ce sont surtout les sternes que j'observe. Selon les oiseaux, on devine s'il s'agit plutôt de sprats, de petites sardines ou de poissons plus gros. D'autres oiseaux comme les puffins annoncent le mauvais temps quand ils s'approchent des côtes. »
Yvan Quellec (photo)
Pêcheur Palangrier – Morbihan
Clément Arrial
Pêcheur Pélagique au large – Morbihan