Les herbiers de zostères

Le renouvellement de certaines ressources halieutiques dépend directement de la bonne santé des herbiers.

© Yannis Turpin – Office français de la biodiversité

Les zostères sont les seules plantes à fleurs marines, ce ne sont pas des algues ! Elles forment de véritables prairies sous-marines appelées herbiers.
En partie émergées à marée basse, jusqu'à quelques mètres de profondeur, elles abritent une biodiversité exceptionnelle. Les zostères, très présentes en Bretagne, sont considérées comme des espèces à fort enjeu, aux niveaux européen et national.

 

 

Quelle importance pour la pêche ?
Les herbiers ont un rôle essentiel dans l'écosystème : oxygénation de l'eau, abri, zone d'alimentation, de reproduction ou de nurserie pour un grand nombre de poissons (plie, rouget, bar, labridés…), de mollusques (seiche) et de crustacés (crevette, araignée…).

VOIR L’EXPO HERBIERS

VOIR LA VIDÉO « LIMITER L’IMPACT DES CASIERS ET FILETS DANS LES HERBIERS »

 

© Benjamin Guichard – OFB

La seiche : les feuilles d'herbier lui servent de support de ponte.

© Yannis Turpin – Office français de la biodiversité

Les jeunes araignées s'y abritent et s'y nourrissent lors de leurs premières années de vie.

• Les herbiers sont fragiles : drague, ancrage des engins dormants et pêche à pied peuvent arracher feuilles et racines (rhizomes).
• La remise en suspension des sédiments nuit à la photosynthèse de ces plantes.7

• La pêche à la drague dans les herbiers est interdite dans certains secteurs (baie de Paimpol, archipel des Glénan, Trévignon, baie de Morlaix…).
• Certaines pratiques de pêche à pied de loisir sont interdites dans les herbiers en Bretagne, et la pêche à pied professionnelle est interdite dans certains secteurs du golfe du Morbihan pour préserver les herbiers et la tranquillité des oiseaux.

Des zones de restrictions locales de pêche sur les herbiers peuvent exister : rester attentif à l’évolution de la réglementation.

• Arts dormants : privilégier l’ancrage des engins dans les zones sableuses ou adapter leurs lestages pour qu’ils ne s'accrochent dans les herbiers.
• Éviter de laisser les engins à l'eau en cas de mauvais temps ou de grand coefficient de marée.
• Pêche à pied : éviter de pêcher dans les herbiers, ou adopter des pratiques respectueuses (pêche au doigt, pas d’outil arrachant…).
• Rester à distance des oiseaux qui s'alimentent sur les herbiers ou les contourner pour éviter des envols répétés.

© DR

Parole de pêcheur
« Ici dans le Morbihan, nous pêchons à pied à proximité voire dans les herbiers. C'est un habitat particulièrement riche, il constitue un vivier important car il favorise le captage en palourdes. Nous savons que c'est un habitat sensible qui doit être préservé, nous faisons donc attention à ne jamais arracher les herbiers. Nous avons développé un programme de cartographie de l’évolution de l’herbier sur une zone au nord du golfe du Morbihan (programme IMPEZOGOLFE), afin de mesurer l’impact de la pêche à pied professionnelle sur les herbiers de zostères naines, et au besoin, d'adapter nos pratiques à cet environnement particulier. »
François Lelong
Pêcheur à pied du Morbihan, élu au CDPMEM et Président de la commission PAP du 56